mercredi 12 décembre 2012

Nostalgie: Les appareils-photos avec film


Notre approche face à la photographie a profondément changé depuis l'arrivée des appareils-photos numériques (Capsule linguistique: exit la caméra digitale, car oui je l'entends encore après toutes ces années, donc en français une caméra ça sert à tourner des films et digital c'est l'adjectif qui relève des doigts, du style empreintes digitales!). La photographie est à la portée de tous, nombre de gens choisissent d'investir dans les appareils de gros calibre de type reflex (sans nécessairement savoir s'en servir par contre) et on voit des bambins qui n'ont même pas l'âge d'aller à la maternelle prendre des photos comme bon leur semblent. N'allez pas croire que je veux bitcher contre les appareils numériques ici, loin de là, mais j'ai comme un sentiment de nostalgie face à la photo traditionnelle.

Quand j'étais jeune, il y a de ça très très longtemps, c'était tout un honneur pour moi quand ma mère me donnait la permission de prendre des photos avec son appareil. Fallait toujours faire attention, mettre la dragonne à son poignet pour éviter d'échapper l'appareil (conseil que j'applique encore aujourd'hui d'ailleurs), bien viser sans mettre les doigts dans l'objectif et être calme et ne pas bouger pour empêcher que la photo soit floue.

Un jour, je devais peut-être avoir 8 ans ou à peu près, grâce à la mère de ma voisine et meilleure amie qui travaillait pour Avon (précision: pas une Madame Avon, elle travaillait vraiment au siège social!), j'ai eu ma première caméra juste à moi. Bonheur! En plus, la mienne était différente de celle de ma mère, il fallait un film spécial, car elle était super mince. C'était ce qu'on appelait un appareil petit format et ça ressemblait à ça:
Appareil petit format de Minolta, image de Steve Harwood tiré de http://camera-wiki.org/wiki/Minolta_Pocket_Autopak_50
Mais bon, la mienne c'était pas une Minolta, dois-je vous rappeler qu'elle vient de chez Avon? Et ce qui était le plus cool, c'est que contrairement à toutes les autres appareils, le mien était bleu, comme j'étais avant-garde pour l'époque. Donc la première sortie de cet appareil s'est fait dans un voyage à la plage aux États-Unis à Ocean City au Maryland au début des années 1990, si ma mémoire est bonne.

Donc nos bons vieux appareils avaient besoin d'un film pour capter les images que nous ferons développer une fois ce dernier terminé. Trois choix de films s'offraient à nous, mais la majorité des gens optaient pour le 24 poses qui étaient souvent en spécial chez Jean Coutu. D'ailleurs étrange 24 poses qui nous donnait souvent trois poses supplémentaires, mais bon on ne s'en plaignait pas! En plus d'avoir besoin d'un film, ma caméra exigeait que je crinque ce dernier pour le faire avancer, et ce, entre chaque pose, mais aussi au début du film pour le préparer à la première prise de photo. Des fois, ce processus nous menait à faire des erreurs comme appuyer trop fort sur le déclencheur et on gaspillait une photo. En voici un parfait exemple:

Ah, mais quel beau souvenir de stationnement de motel quelque part sur la côte Est des États-Unis entre Montréal et Ocean City. Donc, comme nos poses étaient limitées, il fallait bien choisir se qu'on prenait en photo. Chose qu'on ne tient plus en compte de nos jours avec des cartes mémoire qui peuvent contenir des milliers de photos. Et je dirais même que depuis que nos téléphones prennent des photos, on prend de plus en de photos de trucs pas toujours très signifiants. Disons que si je n'avais que 24 poses, je n'aurais pas pris cette photo pour faire rire une autre amie fan d'Hello Kitty!

Malgré le fait que j'avais mon propre appareil, je devais quand même plus ou moins demander la permission pour prendre une photo. Ma mère voulait voir si j'utilisais mes poses judicieusement, car je n'avais droit à qu'à un seul film de 24 poses pour les deux semaines de vacances. Prendre des photos à 8 ans, c'était une activité de luxe. Les développements n'étant pas donnés, il fallait surveiller les spéciaux, surtout quand les doubles étaient gratuits ou au pire à 99¢. Imprimer en double c'était essentiel pour partager, on était encore loin des photos numériques et des réseaux sociaux. En même temps, avoir les doubles automatiquement ça faisait beaucoup de gaspillage, car on ne donnait que quelques photos du lot, et ça prenait de la place, car en plus de mettre les réussies dans des albums, on gardait les ratés et les doubles en trop dans une boîte, au cas où!

Je crois que ce qui me manque le plus, c'est toute la fébrilité qu'on avait quand on allait chercher nos photos chez Jean Coutu. Mes photos seront-elles réussies? Qu'est-ce que j'ai pris en photo déjà? De quoi vais-je avoir l'air? Autant de questions auxquelles on trouverait réponse en ouvrant l'enveloppe. Bon c'est sûr qu'avec l'excitation, vient aussi la déception quand on voit les photos ratées. Zut ma photo est flou ET mon père a décidé de s'y pointer le nez!

En fin de compte, il y en a quand même des pas pire... même si ma soeur ne regarde pas à la bonne place, que la photo est mal cadrée et un peu floue. Il faut avouer qu'avec un appareil obtenu chez Avon les photos seront toujours un peu floues. Aussi, il s'agit d'un art et qu'à 8 ans on a encore des croûtes à manger! Ça fait de beaux souvenirs d'époque et en même temps je me rends compte à quel point je ressemble à ma mère, car on a à peu près le même âge sur la photo, c'est fou!

Malgré toute cette nostalgie, je suis bien contente d'avoir le loisir de prendre des centaines voire des milliers de photos en voyage, d'avoir un zoom, une fonction panoramique et de créer des photos ludiques grâce aux multiples fonctions de mon appareil. Je suis encore une photographe du dimanche, trop paresseuse pour apprendre toutes les fonctions d'un appareil reflex et surtout de devoir traîner ce méga monstre dans mon cou. Je voyage pas toujours léger, mais je ne fais pas exprès non plus pour rajouter du poids!! 

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